Depuis peu, j’ai un rendez-vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30. Un petit moment suspendu, partagé avec des curieux et des initiés. Un nouveau gisement de paillettes pour mon quotidien!

À l’heure où mon estomac gargouille, mes pas m’emmènent vers la jolie cour intérieure de l’Ostal d’occitània. Et si mes papilles boudent un peu, mes oreilles jubilent à l’approche de ce rendez-vous!

J’ai découvert “la Pause musicale“! Une de ces idées toute simple qui fait mouche! La Pause musicale c’est une jolie parenthèse, un concert gratuit à l’heure du déjeuner pour gagner en légèreté, une programmation éclectique pour se laisser surprendre et découvrir de nouvelles paillettes !

Alors bien sûr, quand la découverte se transforme en coup de coeur, on savoure, on se surprend à fermer les yeux et à laisser de coté toute l’agitation de la matinée… Juste vivre le moment présent et profiter pleinement de ce petit bonheur.

Voilà donc ma belle découverte de la semaine dernière: les polyphonies italiennes de “Noi Donne”.

Magali, Blandine, Véronique et Sylvie* ont eu la gentillesse de faire un brin de causette avec moi.

★ Comment présenteriez-vous Noi Donne ?

Magali: “Noi Donne” (nous, les femmes…), est le nom d’une revue de femmes, anti-fasciste, créée dans les années 40 par des Résistantes italiennes. Nous empruntons ce nom qui symbolise l’expression de luttes pour la démocratie, les libertés d’être et de penser. Ce nom est aussi lié aux “Mondine”, les repiqueuses de riz, travailleuses saisonnières qui ont, les premières, revendiqué (et obtenu) un cadre de travail moins avilissant. Les “Mondine” chantaient pendant et après le travail et ont développé un art vocal très riche.
Blandine: Je nous vois comme un groupe de femmes qui aimons chanter, qui avons été touchées par la beauté de ces polyphonies venues du fond des âges, (et du fond de l’Italie rurale) collectés par Giovanna Marini. Des chants qui se chantent avec les tripes. Nous avons été touchées par le charisme et la générosité de cette artiste, enseignante, amie de Pier Paolo Pasolini.
Sylvie: Des chants qui se sont transmis d’humain à humain sur plusieurs générations, oralement, ont une grande racine. Ce sont des chants transmis en dehors des écoles de musique, qui font partie de rituels, ont des fonctions bien précises.

★ Depuis quand mêlez-vous vos quatre voix ?
Magali: ça fait 6 ans que nous chantons ensemble! Petit à petit, nous avons eu envie de mêler aux chants des textes poétiques, énergiques, sensuels, cocasses, qui peuvent faire écho à la musique. Il y a deux ans, nous avons demandé conseil à François Fehner (comédien et metteur en scène à l’AGIT, Toulouse) pour ce qui concerne notre présence en scène. Son regard nous a apporté beaucoup…
Blandine: Le groupe a beaucoup de concerts dans les cordes vocales, beaucoup de moments de vie commune réjouissants, et une profonde amitié.

★ Quelles sont vos impressions, comment avez-vous vécu cette pause musicale à l’Ostal Occitània ?

Magali: Je l’ai vécu comme un privilège, un moment suspendu… la petite cour intérieure à l’acoustique idéale, l’accueil d’Alex, le régisseur à l’Ostal d’Occitània, le public réceptif, c’était très agréable!
Blandine: Pour moi qui suis à l’aise comme un poisson dans l’eau sur une scène, ce fut un très bon moment, devant un public attentif, tout proche. J’aime beaucoup ces moments de partage avec les gens.
Sylvie: j’adore la simplicité, l’immédiateté du rapport avec les gens : pas de micro, pas de sono, juste des voix qui rebondissent sur des murs et résonnent d’un corps à l’autre.

★ Quelle pourrait-être votre prochaine pause musicale en tant que spectatrice?

Magali: le 15 octobre à 19h, pour aller voir les Troublamours (groupe italo-tarbais), qui font une musique entre tarentelle italienne, musique gitane, jazz, le tout sur des textes intéressants… mais il y a plein d’artistes à découvrir…
Blandine: Je ne sais pas encore, mais que ce soit de la chanson ou de la musique, je sais que ce sera de qualité.
Sylvie: j’aurais très envie de découvrir les Freebers, d’écouter leurs textes décalés.

★ Une découverte musicale ou artistique que vous avez envie de partager ?

Blandine: j’ai déjà entendu « Bazaar Boutik » en concert, c’est chouette. Et bien sûr, le groupe italien Assurd, qui donnera un concert à l’Espace Croix Baragnon, les 14 et 15 mars. Quatre italiennes qui chantent magnifiquement, à vous donner des frissons.”
Magali: Il y a tellement d’artistes étonnants, c’est difficile de choisir ; localement et pour leur humour irrésistible, j’adore le “Bestiaire à Pampilles” qui vient de créer un spectacle clown et rock and roll (délirant), et sinon, “La Mal Coiffée” qui chante des polyphonies en occitan : elles décoiffent, en effet.

★ Un petit coin d’Italie sur Toulouse?
Magali: pour les saveurs culinaires, le traiteur “In Bocca al Lupo” Place Jeanne d’Arc.

★ Un mot en italien qui vous touche, qui vous plait?
Magali: Justement, “In bocca al lupo” (dans la bouche du loup?) : c’est ce qu’on se dit pour se souhaiter bonne chance.
Sylvie: moi c’est coraggio : courage, avec cœur, avec rage.

Merci à Magali, Blandine, Véronique et Sylvie pour ce très joli moment et merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions!
Vous pourrez retrouver Noi Donne le 6 octobre entre 18h30 et 22h pour l’anniversaire des “Chorâleuses” au café culturel des Folles Saisons (Toulouse).

Noi Donne est également sur Myspace!

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★ Sylvie Allix, musicienne intervenante et chef de chœur, directrice des affaires culturelles de Cornebarrieu, enseignante au Conservatoire occitan, passionnée de chant et d’arts.

★ Véronique Barthe, artiste plasticienne qui joue des mots, des signes, des couleurs et des symboles dans une création multiforme.
★ Blandine Rozé, au parcours étonnant qui l’a menée du dessin, à la chanson, de l’écriture aux marionnettes.
★ Magali Germain, musicienne intervenante, amoureuse du chant, spectaclivore. Je m’occupe de la chorale “I Cant’Uccelli” de l’asso Machiavelli, et j’anime un atelier chants du monde à Toulouse également.”