Il y a un peu plus de deux ans j’écrivais un article titré “deux ans”. Je pourrais commencer avec les mêmes mots aujourd’hui :

“Sans nouvelle, sans photo, sans mots glissés sur le blog, et presque autant sur les autres réseaux sociaux. Deux ans de vie, un peu plus loin des écrans et un peu plus près de moi.”

Une question de cycle peut-être, ou de temps qui glisse si vite que je n’arrive pas y accrocher des mots. Et pourtant, l’envie qui tiraille souvent de prendre le temps d’écrire, de prendre ce moment de recul qui je le sais me fait tant de bien.

Deux ans de plus donc, sans mots déposés ici. Deux ans de vie à folle allure, bien loin du “ralentir”, du “slow life” mais toujours avec ce sentiment d’être sur le bon chemin. Deux ans à faire, à construire, à vivre, à apprendre, à avoir peur de ne pas y arriver mais à grandir, beaucoup.

Aujourd’hui je suis toujours artisan papetière, mais mes mains et mes envies sont aussi paysannes. La terre, les feuilles, les fleurs. Le potager, la serre, les jardins. Je me suis rarement senti autant “en transformation”, comme un bloc d’argile posé sur le tour.

 

potager

 

Je ne sais pas bien où j’en suis et comment tout ça s’articulera dans les mois et les années à venir, mais je ne m’inquiète pas. Je suis à ma place, pour le reste on verra.

Je sais que j’ai bien du mal à rester derrière un ordinateur et que j’ai besoin de planter, de récolter autant que de créer. Je commence à tirer des fils, à nouer des liens entre l’artisane et la paysanne.

Mais pour le moment le temps me manque, on construit encore le nid, le cocon qui rendra cette vie possible et durable. Et les semaines font souvent plus de 60h, sans que j’arrive à y glisser ce temps nécessaire à la divagation, cet espace de vide qui permet de se lancer sur de nouvelles pistes créatives. J’apprends la patience et à me défaire de cette volonté de réponse immédiate à nos besoins, attentes et désirs, si profondément ancrée dans nos têtes et notre monde.

Deux ans qui ont passé si vite et je sais déjà que les deux prochains feront de même.
Deux ans et une quasi autonomie légumière, deux ans et une ferme qui commence à ressembler à ce qu’on dessinait sur le papier en arrivant au creux des montagnes.
Deux ans loin du monde et de sa course vers le ravin. Le temps qu’il fallait pour assumer ce besoin de solitude et comprendre qu’il m’est devenu impossible de me passer du silence et de la beauté de la nature.

Malgré la fatigue des journées trop courtes et les incertitudes du jour suivant, je suis fière du chemin parcouru et de ce qu’on construit au creux de nos petites montagnes.

 

 

Pour celles ou ceux qui passeront par ici, j’espère que ces deux dernières années vous ont fait grandir, avancer, et vous ont apporter les jolies rides qui sont autant de marques de nos émotions. J’espère qu’en ces temps chamboulés vous arrivez à construire des racines, à respirer et rêver.

Ce n’est pas encore le temps des bonnes résolutions mais je vous promets un truc : je vais prendre le temps de vous montrer un petit bout des beaux projets qui sont passés par l’atelier en mettant un peu à jour le site et en vous parlant un peu de La clé du hérisson. 🙂