Vous ne pouvez pas imaginer combien de pages j’ai noircies depuis deux ans pour trouver ce nouveau nom ! Il y avait un peloton de tête qui revenait souvent : De fil et de papier, Vendredi à l’atelier, Mademoiselle Pourpandine, Au verso des mots… J’ai acheté des noms de domaine, j’ai créé des pages Facebook, rhaaaaaaa et puis non, ça n’allait jamais vraiment. Et puis, presque par hasard j’ai relu le poème que j’avais écrit pour le magazine Simple Things.

 

 

Pieds nus sur la mousse,
au balcon le persil pousse.
Sur ma nuque le chat ronronne,
au réveil, les cloches qui sonnent.

Cueillir des cimes d’hortensias,
effleurer les feuilles de l’albizia.
Un pli vallée sur mon nouveau papier,
à plein poumon sentir l’herbe coupée.

Les mots pailletés dansent au soleil,
ma voix chantonne au creux de son oreille.
Les ombres dessinent des contes sur la façade,
baisers sucrés et citronnade.

La phrase qui bouleverse,
le mot juste, le beau geste.
Le cheval se fait licorne au fond du champ,
baisers salés face à l’océan.

Le thé chaud du matin,
l’escapade main dans la main.
Au bout de la langue, un carré de chocolat se pose,
prendre la clef du hérisson et ouvrir la porte des roses.

 

Cette dernière phrase qui suscite tout de suite chez moi une émotion, une image heureuse, une petite madeleine de Proust, est venue bouleverser mon peloton de noms pour placer La clé du hérisson en tête. Je pense que j’avais besoin de poésie, mais surtout d’une histoire qui me touche quelque chose de presque intime qui ne se dévoilerait pas au premier coup d’oeil, qui intriguerait. Un nom qui me fera sourire quand on me posera la question : Mais pourquoi La clé du hérisson ?

 

 

Ce hérisson est un cadeau, ce hérisson est un gardien.
Il garde la clé de l’atelier de mon papa, cette pièce au fond du jardin, à l’odeur de sciure, là où il dessine, là où se forment des petits mots en bois. Ce hérisson, je lui ai offert il y a quelques années et depuis il est posé sur le rebord du muret, juste à coté de la porte, au dessus de la plaque « Les roses » qui donne un bien joli nom à ce lieu.

 

 

Souvent quand j’imagine mon atelier idéal j’imagine une petite maison, une cabane un peu « en dehors », à l’écart. Un lieu qui me laisserait voir le potager, les rosiers, le couple de merle et le chat qui s’étire. Il faudrait mettre les pieds dans l’herbe pour y accéder, et qui sait ? Peut-être que sur le chemin on y croiserait un hérisson.

Il y aurait une porte à ouvrir en grand chaque matin. Une clé dans la serrure, sûrement, mais juste par amour de l’objet. Pas besoin de verrou, parce que voyez-vous j’ai pris la clé des champs il y a maintenant plus d’un an, j’ai pris le chemin de la liberté, celui qui vous mène vers des lieux où on ne ferme plus la porte à clé. Mais ça c’est encore une autre histoire dont je vous parlerai plus tard !

 

 

BONUS
(il faut cliquer sur le hérisson)

 

 

C’est un hérisson qui piquait, qui piquait
Et qui voulait qu’on l’caresse, resse, resse
On l’caressait pas, pas, pas, pas, pas
Non pas parce qu’il piquait pas,
Mais parce qu’il piquai

 

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