Ranger son bureau, faire de la place sur le disque dur, vider la carte mémoire de l’appareil photo… Et retrouver quelques photos égarées!

Bon elles n’étaient pas vraiment perdues, elles s’étaient juste échappées de mon esprit. C’est l’effet rentrée, il faut faire de la place dans son propre disque dur et on oublie bien vite de finir l’album des vacances…
Elles auraient pu rester dans un obscur dossier mais j’avais envie de vous parler de cette dernière étape du parcours Estuaire, de cette ville à part qu’est Saint-Nazaire.

Ville ouvrière, ville chantier, ville port. Rasée et reconstruite à une époque où faire joli n’était pas franchement la priorité. Ville sans charme pour certains, mais tellement intrigante tellement plus complexe que son apparence. Riche de ses paradoxes, elles a su se transformer, faire des ses faiblesses des atouts, mettre en avant ses verrues pour finalement montrer sa force et son âme.

Inutile de  camoufler les blessures du passé, elles racontent la ville et fixe les racines.

Impossible à effacer, les blockhaus, la base sous-marine sont devenus lieu de vie et de culture. Il y a 60 ans on y trouvait des armes de guerre et aujourd’hui on l’arpente avec un fort sentiment de liberté. Un formidable terrain de jeu pour les artistes et les enfants, ici rien ne se casse, on n’abime pas, on insuffle de la vie et on rend plus beau. Les bambins qui courent et se cachent, le beton armé qui se fissure par endroit, le toit qu’on végétalise et au sommet une vue sur les chantiers, le port, le coeur de Saint-Nazaire.

Cette ville, on ne la visite pas avec indifférence, et avec un peu de curiosité on se laisse cueillir… Moi j’aime y faire escale.

Suite de triangles / Felice Varini – Terrasse panoramique de l’écluse fortifiée
Jardin du tiers paysage / Gilles Clément – Toit de la base sous-marine